Mardi dernier, nous avions donné rendez-vous aux acteurs nantais intéressés par l’opendata pour célébrer l’annonce de l’ouverture des données publiques de Nantes autour d’un verre au Lieu Unique.
Cette soirée a été l’occasion de croiser les fidèles, de rencontrer de nouveaux volontaires qui viennent gonfler les rangs et de découvrir des projets en cours de développement sur le territoire.
Lors du petit discours de célébration, nous indiquions que la ville avait bien compris les enjeux de l’opendata et l’intérêt d’y aller. Qu’elle était en train de mettre en place les moyens de coordonner l’ouverture et que leurs actions étaient très rapides puisque l’équipe est en cours de constitution et qu’une première réunion du groupe de travail doit avoir lieu la semaine prochaine.
Cela signifie bien qu’il ne s’agit pas d’un simple effet d’annonce et que le processus est en marche. Bravo Nantes !
Nous indiquions également ceci :
L’objet de la création d’une plateforme de données publiques est de répondre aux besoins des acteurs du territoire. Il nous paraît donc indispensable d’intégrer les avis et suggestions de ces acteurs dans le processus d’ouverture et de faire remonter ces besoins au comité de pilotage afin qu’ils puissent être pris en compte.
Les acteurs : associations, citoyens, entreprises, écoles sont en demande d’un processus participatif dans l’ouverture et cela a été confirmé une fois de plus lors de la soirée. Leurs savoir-faire et leurs connaissances permettent d’apporter des réponses aux problématiques de l’opendata. De plus, il y a des projets actuellement en cours qui pourraient intégrer l’opendata dans leurs développements mais ils ne peuvent pas attendre 8 mois avant d’avoir de la visibilité. Il serait dommage de se priver de ce potentiel de valorisation des données.
Nous proposons donc à la ville de Nantes de mettre en place un processus participatif d’ouverture.
Des réunions régulières avec les acteurs réunis en groupes thématiques par filière leur permettraient d’avoir de la visibilité sur les avancées mais également de proposer des solutions aux problématiques que rencontrera immanquablement le comité de pilotage.
Cette animation permettrait également de soutenir les projets de valorisation grâce à de la mise en réseau et des échanges de pratique. Le tout contribuerait à un dialogue et une participation accrue entre collectivité et acteurs du territoire.
Cette proposition peut être déstabilisante puisque ce n’est pas dans les pratiques habituelles de l’administration de travailler en mode de coproduction et qu’en plus cela signifie un investissement financier sur l’animation des acteurs ce qui n’était sans doute pas pris en compte dans l’évaluation budgetaire du programme. Nous sommes donc conscients des freins liés à cette demande. Etant cependant convaincus des bénéfices d’une telle approche pour augmenter l’efficacité du programme, nous souhaitions envoyer un message d’amour à nos élus pour leur indiquer que les acteurs sont présents, qu’ils les soutiennent dans leurs démarches et sont déjà très impressionnés par la rapidité des actions entreprises, qu’ils sont prêts à les appuyer dans leurs efforts, à répondre à leurs problématiques et qu’ils souhaitent apporter leur contribution à ce projet formidable.
Mardi soir, les serveurs du Lieu Unique ont donc assisté à une scène incongrue : des hommes arboraient un magnifique rouge à lèvre carmin et s’agenouillaient pour embrasser le sol.
L’objectif, remettre à nos élus une affiche de bisous pour leur déclarer notre amour de l’opendata et des démarches qu’ils entreprennent à ce titre. Des bisous pour démontrer que les acteurs sont prêts à contribuer à ce projet dans un esprit participatif et que, élus comme acteurs, nous souhaitons tous faire de ce projet une réussite pour le territoire. Ce poster de bisous sera remis au groupe de travail sur l’opendata.
[…] This post was mentioned on Twitter by J-Philippe Clément, LiberTIC. LiberTIC said: Libertic envoie des bisous aux élus nantais: http://bit.ly/fH3FrI #opendata #nantes […]
La coproduction est une bonne idée mais pas nécessairement au lancement du projet.
Dans les faits monter un site de type opendata est une démarche relativement simple.
On fait le tour des directions de la ville de Nantes (par exemple) en expliquant ce que recouvre la démarche.
Ensuite vous demandez à chaque direction quelles sont les données qu’elle pourrait proposer pour alimenter le site.
Avec chaque direction vous faite une liste de 10-15 datasets et ensuite le plus long commence.
Arriver à faire produire ces données, faire le minimum de travail de mise en forme, des notices pour expliciter les metadonnées, un peu d’édito et hop c’est publié.
Pour le site, tant qu’il n’y a pas d’API c’est relativement simple et n’importe quel joomla, drupal peut faire l’affaire.
Chose importante: quelle(s) licence(s) pour publier ces données, étape cruciale pour ne pas dire obligatoire.
Une fois ces données en ligne, commence le plus gros du travail. A ce moment précis, la coproduction ou coopération avec des usagers, des organisations externe peu devenir extrement utile.
Jusqu’à présent pour toutes les villes qui ont lancées ce genre d’initiative, les retours du point de vue econiques ou sociaux sont difficiles à mesurer, pour ne pas dire autre chose. L’administration à ce stade à besoin de relais pour proposer de nouveaux datasets et surtout faire vivre la démarche; qui n’est pas nécessairement dans le scope des ses activités.
J’imagine que nous sommes dans une demarche un peu pionnière, avec les premiers retours attendus dans les prochaines années. Si les startup 3.0 issues de cette approche sont loin d’emerger, au moins le gov 2.0 est une réalité et il fait doucement son chemin.
Bonsoir opendator 🙂
Nous connaissons bien les démarches habituelles de l’opendata et nous pensons qu’il est possible de s’améliorer au fur et à mesure plutot que de reproduire ce qui a déjà été fait, notamment en prenant en compte le contexte local.
Le contexte de Nantes est très spécifique car c’est la seule ville où une association est active depuis un an pour mobiliser les acteurs, les sensibiliser, les informer. Les valorisateurs sont identifiés, ils ont des besoins à faire remonter, ils ont des solutions à proposer, ils sont dans une démarche d’ouverture.
C’est parce que nous connaissons ces groupes que nous estimons que cela peut faire gagner du temps et de l’efficacité à la collectivité. Ces groupes ne sont pas dans le conflit ni l opposition, ils sont vraiment là dans l’idée de partager et participer au succès d’un projet.
Nous constatons par ailleurs que les personnes les plus réticentes à la participation et coproduction sont les administrations et élus. Il y a une appréhension de l’échange avec les administrés qui est assez flagrante (et ce n est pas aux élus nantais que nous faisons référence 😉 ).
Nous maintenons l’idée que les valorisateurs doivent etre intégrés dès le départ du programme d’ouverture puisqu’il s’agit de mettre en place un outil censé faciliter leur travail. Comment concevoir de répondre à leurs besoins sans avoir leurs retours ?
Par contre il est tout à fait exact que ce mode de participation sur un groupe que l’on ne connait pas et qui pourrait s’axer sur de la confrontation, est très risqué et porteur de lenteur.
Nous connaissons nos gars, c’est des types biens 🙂