Feeds:
Articles
Commentaires

Posts Tagged ‘opendata’

Le vendredi 9 décembre, Libertic était présente au Sommet Mondial du Partenariat pour une Gouvernance Ouverte afin d’y présenter une démarche collaborative d’ouverture de commune. L’occasion de faire un bilan du chemin parcouru, de nos initiatives liées au sujet et d’annoncer un nouveau site international pour les Opérations Libres.

logo-anime-sommet-en-1024x425

L’évènement PGO, Cop21 de la démocratie, a donné à voir les projets à travers le monde qui placent la transparence de l’action publique (dont ouverture de données) et l’implication des habitants et usagers dans l’amélioration des services publics au centre de leur stratégie de modernisation de l’action publique par le numérique.

Que de chemin parcouru depuis 2013, année du sommet PGO à Londres durant lequel nous participions à la délégation française envoyée pour « étudier l’opportunité de rejoindre le mouvement ». Après avoir raté le train de départ, la France rattrape donc son retard en s’investissant sur le sujet, malgré des bémols soulignés par la société civile.

Avec (notamment) la loi pour une République numérique et la généralisation de l’ouverture de données, la France s’arme d’une politique des plus ambitieuses en matière d’extension de l’open data et transparence. Axelle Lemaire a annoncé un budget de 3 millions d’euros pour assurer le service public de la donnée. Il sera notamment alloué à la création d’outils de sécurisation de la diffusion, d’interopérabilité et convergence des données notamment via le sémantique. Un plan qui souhaite clairement dépasser la simple publication massive de données pour orienter une structuration.

Par contre, niveau Gouvernance Ouverte globale, induisant l’implication des habitants et usagers dans la coproduction de services et systèmes décisionnels politiques, les freins culturels sont toujours bien d’actualité parmi les élus. La France est restée coincée sur l’étape 1 du plan global.

Seule la ville de Paris s’est officiellement engagée sur le sujet. Elle en a profité pour annoncer son plan de Gouvernance Ouverte. Ce document synthétique semble être son plan et sinon pour rappel, celui de Nantes co-créé entre habitants dès 2014 avait lui été classé sans suites… Il est disponible ici (PDF) et le processus global est synthetisé sur le site Atelier de la Gouvernance.

MAIS QUE FAISIONS-NOUS AU PGO ?

Nous y présentions avec le département de Loire-Atlantique les retours et recettes des Opérations Libres, dont voici le support. L’occasion d’annoncer le lancement du site international dédié au projet: FREE-MISSION.org pour faciliter la reprise de ce format d’ouverture des petites communes à l’étranger. Vous souhaitez contribuer à le traduire ? Contactez-nous !

screenshot-www-free-mission-org-2016-12-12-18-06-12

Vidéo de Présentation Opération Libre

LIBERTIC PARTICIPE AU PROJET PILOTE D’EXTENSION DE L’OPEN DATA EN FRANCE

Enfin, ce retour sur les Opérations Libres nous permet d’annoncer la participation de Libertic aux territoires pilotes annoncés par Axelle Lemaire sur le sommet PGO. Nous travaillerons sur 2017 en lien avec le département de Loire-Atlantique au prototypage d’ouverture d’une commune locale, avec notamment la création de wiki territorial et ouverture de jeux de données essentiels, avant d’envisager la généralisation au territoire.

communique-territoires-pilotes

Read Full Post »

Ferris_wheel_shame_by_Patrick-M_ccbyncsa_viaflickr

Ferris wheel shame, by Patrick M – cc-by-nc-sa via Flickr

La France et ses acteurs ont souvent été rares dans les événements internationaux dédiés à l’open data. A croire que nous ne savons pas vendre les projets locaux – qui ne manquent pas – sur les affiches des conférences internationales ou sur des événements tels les Open Data Awards, aucun lauréat français. Ce qui peut porter à confusion, avec des messages comme :

 

Et pourtant non, le mouvement est toujours bien en marche et de nettes avancées sont à noter. De nombreuses initiatives seraient même à faire valoir sur les prochaines actualités, pour peu que l’on se mobilise.

 

Quelques preuves du dynamisme de l’open data en France

Deux opportunités

  1. La présidence de la France à l’Open Government Partnership pour 2016 serait une première occasion de mettre ces actions en avant. Pour peu que l’on ne reste pas sur de l’affichage.
  2. La rencontre mondiale des acteurs de l’open data en Octobre à Madrid constitue une seconde opportunité de valorisation. Pour l’instant, aucun acteur français n’y a déposé de dossier d’inscription. Un appel à projets est pourtant ouvert et facile d’accès.

 

Appel à actions

Vous avez un projet autour des données ouvertes, prenez 2 minutes pour le proposer à Madrid !
Vous avez d’autres suggestions de projets open data français à valoriser ? Postez votre liste en commentaire:)

Read Full Post »

Depuis 2010, l’association Libertic invite régulièrement les internautes et membres de la communauté open data à remonter les initiatives en matière d’ouverture de données publiques en France afin d’en réaliser une cartographie et suivre les avancées du mouvement.

 

Les initiatives sont cartographiées sous 3 catégories

  • Administrations publiques « en cours d’ouverture » (annonce publique et lien vers un site)
  • Administrations publiques « déjà ouvertes » (lien vers la plateforme de données)
  • « mouvement citoyen » sur un territoire (lien vers un collectif actif)

Si vous avez des suggestions de correctif ou d’amélioration du format actuel de la carte, n’hésitez d’ailleurs pas à les remonter sur ce blog.

 

La dernière version de la carte (la V4) a été mise à jour en janvier 2012 et est déjà obsolète.

Nous convions donc de nouveau la communauté à remonter les nouvelles initiatives identifiées en matière d’ouverture de données publiques.

 

Votre collectivité ou vos services s’engagent dans une démarche d’ouverture ?

Faites le nous savoir !

 

La nouveauté

En décembre dernier, une équipe de volontaires avait décidé de simplifier la collecte de ces informations en développant le site Open Data Map lors d’un hackathon. Désormais, vous pouvez remonter les initiatives d’ouverture de données publiques et de mouvement citoyen directement sur ce site.

 

 

Les avantages

  • La possibilité de collecter plus d’informations

Non seulement les listes des plateformes développées mais également leurs caractéristiques (licence, nombre de jeux de données, thématiques des données, support technique, formats, contacts, etc)




  • La restitution en open data de toutes les données collectées

Le site, lui même sous GPL, permet de remettre toutes vos contributions collectées à disposition de tous et sous forme de données libres. Un lien de téléchargement des données se trouve en bas de page d’accueil.

 

Passez sur le site remonter vos informations et faire un état des lieux de l’open data en France !

Attention: La carte actuelle sur le site Open Data Map n’est pas à jour et il conviendra de vérifier l’exactitude de chacun des retours.

 

Merci d’avance de vos retours qui permettront la publication de la V5 de cette carte dans les semaines qui viennent 🙂


Read Full Post »

 

Parmi les promesses soutenues par le mouvement de l’ouverture des données (Open Data), la mise à disposition des données publiques ouvertes serait un concept porteur de nombreux bénéfices pour le citoyen : manne d’informations utiles, lisibilité de l’action publique, accessibilité des services publiques, pouvoir de participation aux débats démocratiques… Pourtant, malgré des initiatives croissantes en France et le lancement d’une plateforme nationale de données publiques, ledit citoyen paraît encore bien éloigné du mouvement et ignore souvent tout de ses principes voire de son existence. Comment expliquer ce paradoxe ?

 

  • Une donnée n’est pas une information

Le discours sur les données publiques soutient la promesse d’un renouvellement du savoir et du pouvoir par l’accès aux données par le plus grand nombre. Or l‘open data est une démarche de publication de donnée brutes qui s’adresse à une communauté réduite capable d’interpréter ces données. La complexité de certains formats et la structuration métier de certaines données les rend bien souvent inintelligibles au citoyen.

C’est pourquoi des citoyens très particuliers, les développeurs, statisticiens, designers, journalistes de données ou tous autres individus possédant des compétences techniques et analytiques sont sollicités pour donner du sens à la démarche d’ouverture de données et développer services et informations à destination du citoyen. Ce dernier est alors relégué au statut d’usager des services produits par les intermédiaires.

Si la promesse de l’open data en terme de création de services pour les citoyens semble se développer, le passage par cette phase d’interprétation a deux effets collatéraux: il occulte l’étape d’ouverture de données qui reste inconnue du plus grand nombre et il relègue le citoyen au statut de simple consommateur.

 

 

 

  • L’aspect démocratique n’est pas une priorité

La promesse de participation démocratique via l’open data est également biaisée. Elle repose à la base sur l’idée d’accroître le pouvoir et la connaissance des citoyens en rendant accessibles des données permettant de nourrir le débat public. La disponibilité des données budgétaires, de la répartition des subventions, des données sur la vie des quartiers ou les marchés publics permettrait une réappropriation, si ce n’est par le citoyen, du moins par les journalistes pour rendre l’action publique plus lisible.

Or ces données relevant de la vie publique sont encore rarement disponibles. La plateforme de Montpellier, probablement le projet open data le plus abouti en France, ne publie à ce jour aucune donnée financière sur l’administration de la ville. Les quelques publications existantes, dont celles sur la plateforme nationale data.gouv.fr, présentent une granularité souvent faible, laissant peu de place à une vision précise des actions entreprises. Il n’existe en France aucune démarche de « portails de transparence », tels que ceux développés aux Etats-Unis, destinés à l’hébergement exclusif de données budgétaires sur une granularité très fine.

La démarche du Conseil Général de Saône et Loire est la seule ouverture dont la communication se base sur une tentative de transparence de l’action publique. Mais de manière générale, force est de constater que les administrations engagées dans l’open data en France priorisent la mise à disposition de données facilitant le développement de services et applications mobiles, au détriment des données axées citoyenneté et vie publique ou toute donnée pouvant susciter débats.

Le manque de volonté politique et la carence en données disponibles limitent la participation citoyenne tout en contribuant à cloisonner l’open data à un cercle d’initiés.

 

  • La diffusion au détriment de la participation

Au delà de la simple publication, l’ouverture des données serait sensée refléter un nouveau positionnement de l’administration désormais « transparente » et axée vers le citoyen-usager. Le système bureaucratique, cloisonné et contrôlé serait transformé en système ouvert, avec des pratiques de partage et la prise en compte des retours. Le citoyen ne serait plus condamné à la passivité mais disposerait de canaux de communication facilitant son implication et la valorisation de ses contributions pour coproduire les services.

Ainsi au Canada, la plateforme http://budgetplateau.com/ d’un quartier de Montréal s’appuie sur les données budgétaires locales pour proposer un outil ludique permettant aux citoyens de proposer de nouvelles répartitions budgétaires sur la ville. La donnée devient prétexte à intégration des retours et coproduction des territoires entre administrations et citoyens.

En France, la plateforme de l’Etat n’intègre actuellement aucun canal de partage et de prise en compte des contributions, annihilant de fait une possibilité de participation et intégration du citoyen. Et si la plupart des autres plateformes open data possèdent des forums, ce ne sont pas des espaces de débats autour de l’interprétation des données mais des lieux d’informations sur les documentations techniques.

Absence de dispositifs participatifs, absence même des référents et services liés à la citoyenneté, participation, agenda21 dans les démarches d’ouverture… Autant de signes qui démontrent qu’il n’est pas question ici de profiter de l’open data pour inciter à une participation massive voire déléguer une forme de pouvoir au citoyen. Qu’il soit affiché sous forme de démocratie participative ou d’innovation ouverte, l’aspect démocratique de l’open data se cantonne en France à une posture de communication puisque la publication de données brutes s’adresse une fois encore aux experts.


  • L’open data ne s’adresse pas aux citoyens

Le mouvement open data a besoin de valorisateurs de données, capables de leur donner un sens. Il  érige donc les développeurs en sauveurs de la démarche et sacralise le technicien. Ces « citoyens » capables de donner du sens aux données ont cependant des compétences déterminantes qui les distinguent du reste de la société. ce qui constitue une réelle problématique. D’abord parce que les territoires ne possédant pas un nombre suffisant d’acteurs compétents auront du mal à provoquer la valorisation de leurs données. Ensuite, parce que l’on sait que les besoins en terme de compétences de développement vont très prochainement dépasser le seuil des compétences disponibles. Il faudra donc rapidement trouver des solutions permettant à une plus vaste population de réutiliser les données. Enfin, parce que l’une des promesses de l’open data était de rendre au citoyen une partie du pouvoir de décision en lui permettant d’accéder aux données qui constituent la base des décisions publiques. Or ce pouvoir se trouve de nouveau entre les mains d’intermédiaires.

 

  • Quel rôle donner au citoyen ?

Les données brutes ne sont pas destinées au grand public. Pour satisfaire les promesses de transparence, lisibilité de l’action publique et aspect démocratique, les initiatives doivent aller au delà de la simple publication et intégrer un travail sur l’insertion numérique, l’accessibilité des données, les animations, la coproduction, etc. Cette stratégie globale (gouvernance ou innovation ouverte) suppose cependant d’apposer sur le citoyen une autre étiquette que celle d’usager ou consommateur.

  • Valorisateur de données?
  • Coproducteur ?
  • Participant au débat public ?

Nous aborderons prochainement sur Innovcity  des exemples concrets de démarches entreprises par quelques administrations pour inclure le citoyen dans le schéma de l’open data.

Read Full Post »


Le 1er février 2012, l’association Libertic conviait à Paris, dans les locaux mis à disposition par la FING, les pilotes des différents projets open data identifiés à ce jour. L’objectif était d’envisager des harmonisations et mutualisations dans leurs démarches afin de favoriser le développement du mouvement en France. L’approche consistait à offrir un cadre de réflexion et d’échange pour que les participants puissent travailler sur leurs problématiques actuelles et proposer des solutions collectives.

Voici le compte-rendu de cette rencontre.

 

Liste de présence

 

  • Villes ou Communautés Urbaines : Brest Métropole, Brocas, Grand Toulouse, La Rochelle, Montpellier, Nantes et Nantes Métropole, Paris, Rennes Métropole
  • Départements : Gironde, Loir-et-Cher, Loire-Atlantique, Maine et Loire, Saône et Loire
  • Régions: Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur
  • Etat : Mission Etalab
  • Organismes : Libertic, FING, CNIL, VVL, Pilote41

 

Présentations et description des démarches respectives

 

  • Conseil général de Loire Atlantique (CG44)

L’ouverture du site open data du CG44 est prévue pour mars 2012. La communication du projet se fait actuellement sur http://datablog.loire-atlantique.fr. Le projet s’inscrit dans un cadre de mutualisation technique avec la ville de Nantes et Nantes Métropole. La licence choisie est l’ODbL.

Il y aura 150 jeux de données sur des thématiques variées : environnement, citoyenneté, finances, institutions, territoire (zonage). Un travail est en cours avec des partenaires privés et associatifs pour accueillir leurs données.

 

  • Ville de Nantes et Nantes Métropole

Le site http://data.nantes.fr a ouvert en novembre 2011. Il se base sur la Solution In Cité, également utilisée sur le projet rennais.

Une quarantaine de jeux de données sont actuellement disponibles en ligne, de nouvelles données sont en cours d’ouverture. Une V2 du site sera disponible fin 2012. Les équipes travaillent actuellement sur des outils de visualisation et les métadonnées.

La Métropole travaille en coproduction avec les acteurs du territoire et l’association Libertic sur l’animation du territoire et des réutilisateurs de données (formations outils, barcamps, etc.).

 

  • Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur

La délibération de la région est passée fin 2011 pour l’ouverture des données. Un portail open data est prévu pour mi-2012. La licence choisie est la Licence Ouverte d’Etalab.

 

  • Conseil Général de Loir-et-Cher (CG41)

La démarche a été lancée en décembre 2011 en partenariat avec l’Observatoire de l’économie et des territoires. Les données sont disponibles sur http://www.pilote41.fr, sous Joomla avec un géo-portail et géo-catalogue. Les données sont également disponibles sur http://www.data.gouv.fr/

La licence utilisée est la Licence Ouverte d’Etalab. Un appel à projets sera lancé au printemps 2012.

 

  • Ville de La Rochelle

Projet d’ouverture actuellement en cours. Les étapes sont la validation des lots de données (thèmes citoyenneté, déplacement, espace public, finance, jeunesse, sport, culture, urbanisme, référentiels géographiques) puis le développement d’un site web dédié et d’une application mobile de référence. Un appel à projets (dotation 15 000 euros) sera également lancé.

Lancement du projet en avril 2012 avec un développement de partenariats : Communauté d’Agglomération, Université, entreprises de la filière TIC. Les données seront distribuées sous licence ODbL.

 

  • Brest Métropole

Brest Métropole a déjà une culture d’ouverture de données : SIG et données environnementales ouvertes. Un projet de crowdsourcing (équivalent fixmystreet) a également été développé. Vers mai 2012, la Métropole lancera un projet Data Horizon avec la localisation temps réel des véhicules. Brest inaugurera également une cantine en février.

 

  • Conseil Général de Gironde (CG33)

Le portail http://datalocale.fr accueille un projet de mutualisation des données de différents niveaux de collectivités (Bordeaux, Gironde, Aquitaine). Le portail a une page d’auto-évaluation des bonnes pratiques de publication de données, basée sur le référentiel open data de Temesis et accessible à http://datalocale.fr/bonnes-pratiques . Le site héberge également un jeu de données sur les jeux de données disponibles.

 

  • Conseil Général de Saône et Loire (CG71)

Le site a été lancé en septembre 2011 et est disponible sur www.opendata71.fr. Il intègre un outil de visualisation de données en ligne et une interface professionnelle. Une soixantaine de jeux de données sont accessibles (transparence financière, tourisme, transport, archives, environnement, catalogue bibliothèque, documentation départementale agriculture…) A l’horizon fin 2012, il y aura 2 To de données en ligne.

L’équipe travaille à fédérer les données du territoire de la Saône et Loire et sans doute au delà: publiques, privées, citoyens. Un comité d’éthique a été constitué avec des citoyens, journalistes, magistrats pour accompagner la mise à disposition de données. Un appel à projets est actuellement en cours.

 

  • Grand Toulouse

Le Grand Toulouse a ouvert ses données en octobre 2011. 31 jeux de données sont actuellement en ligne. Il y a eu des échanges avec le collectif citoyen local, concernant notamment l’intégration des données pour Open Street Map. Un travail est en cours sur la base de référence des adresses précision au mètre.

L’opérateur de transport local est également impliqué dans la démarche et deux communes ont délibéré et vont rejoindre prochainement http://data.grandtoulouse.fr

 

  • Rennes Métropole

Rennes fut pionnière en matière d’ouverture de données avec une première version en avril 2010. Aujourd’hui, 150 jeux de données sont en ligne. Un concours d’applications a été lancé et une quarantaine d’applications ont été créées, principalement sur l’axe mobilité.

Les problématique actuelles tournent autour des questions suivantes: comment animer la communauté par la suite ? Comment durer dans le temps ? Quelles futures applications ? Un chantier de visualisation de données est en cours. Il va s’agir également de récolter des données qui ont une utilité sociale, tout en étant confrontés à une difficulté d’appropriation des données de la part des développeurs en raison de l’hétérogénéité des structures de données publiées par les collectivités.

Un questionnement est en cours pour un changement de licence (actuellement Rennes en Accès Libre).

 

  • Conseil Régional d’Aquitaine

PIGMA est une plate-forme de partage d’information SIG entre collectivités publiques (pas forcément open data) en Aquitaine mais 24000 fiches patrimoniales sont en cours de publication sur www.datalocale.fr

Une mission inter-services est animée par la délégation TIC du CRA pour faire l’inventaire des données notamment dans les thématiques de l’environnement (directive INSPIRE) et du transport (données TER non disponibles actuellement).

A venir, le lancement d’un marché d’amélioration d’Open Street Map.

 

  • Brocas

Brocas est une petite commune de 800 habitants dans les Landes. Un gros travail de sensibilisation a eu lieu au cours du second semestre 2011 pour inciter à l’ouverture. En 2012, il sera prévu l’ouverture des données sur les thématiques suivantes : finance, tourisme, travaux, puis lancement officiel de la plateforme sur le 1er trimestre 2012.

La plateforme actuelle est sous Drupal et la licence utilisée est l’ODBL : http://opendata.brocas.fr/

 

  • Etalab

La mission Etalab est en charge de la coordination du travail d’ouverture des administrations et du développement de http://www.data.gouv.fr/ La mission voit en cette rencontre l’occasion de mieux définir les problématiques locales afin de soutenir le développement de l’open data.

 

  • Paris

La ville a ouvert ses données début 2011 et a mis en place un catalogue des jeux de données.

Actuellement, 43 jeux de données sont disponibles en ligne sur http://opendata.paris.fr/

 

  • Conseil Général de Maine et Loire (CG49)

Le Conseil Général a lancé son appel d’offres sur la base de la plate-forme Typo3 d’In-cité (utilisée par Rennes, Nantes, CG44).

Le projet est en phase de démarrage avec l’inventaire des données disponibles.

 

  • Montpellier

Le projet http://opendata.montpelliernumerique.fr/ a ouvert en mars 2011 en Béta (aspect itératif du développement) et comprend désormais une soixantaine de jeux de données en ligne. Un jeu sur les jeux de données est également disponible.

La ville a travaillé avec Datalift sur la sémantisation (standards W3C). Les formats des métadonnées: Texte + RDF + CSV. La ville travaille sur les subventions pour les porteurs de projets open data (à hauteur de 5 à 10k€) et recherche des relais dans le domaine de l’économie sociale et solidaire.

Une opération mapping-party a été organisée pour répertorier les zones d’accessibilité dans Open Street Map. Les données sont d’abord intégrées dans OSM puis ont vocation à être intégrées au sein du système informatique de la ville.

 

Source: Alexandre Quintard

 

 

Atelier de la matinée : identifier des problématiques

Les participants se sont répartis en quatre groupes afin de lister les problématiques communes et questions en cours qui pourraient être résolues par une action collective. Les thématiques soulevées sont les suivantes :

 

Problème de lisibilité

  • Comment aiguiller le citoyen dans le millefeuille des collectivités ?
  • Quelle échelle territoriale pour l’ouverture des données ?
  • Comment éviter de trop multiplier les portails tout en permettant à chaque acteur une communication et une animation spécifique ?
  • Comment référencer les jeux de données des autres collectivités ?

 

Problème de démocratisation du concept

  • Comment communiquer et intéresser les acteurs locaux (y compris le grand public) à la démarche open data ?
  • Comment démocratiser le concept ? Avec quels outils ?
  • Est-ce que la visualisation est un levier d’appropriation ? Si oui, comment la développer ?

 

Problème de normalisation

  • Comment harmoniser les formats ?
  • Quels standards de structuration de données ?
  • Quelles sont les données les plus attendues et prioritaires dans la normalisation ?

 

Problèmes juridiques

  • Comment ajouter des clauses-types open data aux délégataires de service public ?
  • Comment rajouter des clauses pour l’acquisition d’applications open data ?
  • Comment définir sa licence ? Besoin d’un comparatif clé en main ?

 

Problèmes de développement

  • Comment soutenir le développement économique des réutilisateurs ?
  • Quels sont les modèles économiques identifiés ?
  • Quelle est la typologie des utilisateurs et leurs sous groupes ?
  • Comment pérenniser les démarches d’ouverture ? Quelle gouvernance ? Quelles animations ? Auprès de quels publics ?
  • Comment intégrer les données des citoyens dans les services informatiques des collectivités ?

 

 

Atelier de l’après-midi: identifier des solutions mutualisables

Sur l’après-midi, deux experts juridiques ont rejoint le groupe : Benjamin Jean (Veni Vidi Libri) et Delphine Carnel (CNIL) qui sont intervenus notamment sur la question de distinction entre les trois axes de l’accès à l’information : Communication, Publication, et Réutilisation qui ne sont pas les mêmes notions. Exemple des bans de mariage avec l’obligation de communication, ce qui diffère d’une publication en ligne où le droit à l’oubli est souvent omis.

Certains participants ont ensuite présenté des projets en cours qui pourraient être mutualisés.

 

  • Marché des applications Open Data

Jean-Marie Bourgogne (Montpellier) propose la création d’une place de marché des applications open data (openappstore). Une forme de appstore qui référencerait les services issus de l’open data, sur le modèle OSM : http://wiki.openstreetmap.org/wiki/List_of_OSM_based_Services

Cela implique de faire une liste des applications open data existantes mais permettrait d’identifier quelles sont les données les plus valorisées et sur lesquelles un travail d’harmonisation serait prioritaire. Le tableau de travail collaboratif est disponible à l’adresse suivante, vous pouvez y rajouter les applications et services manquants.

 

  • Référentiel de bonnes pratiques

Pascal Romain (CG33) propose d’utiliser le référentiel des bonnes pratiques d’une démarche de publication de données (72 critères développés par Temesis). L’outil Opquast reporting est mis à disposition des collectivités pour auto-évaluer leurs démarches: https://checklists.opquast.com/opendata/workshop/ L’usage d’un outil commun d’évaluation permettrait de tracer une feuille de route et objectifs communs pour le développement des démarches.

Jean-Marie Bourgogne propose également de partager les indicateurs du projet open data de Montpellier.

 

  • Dataset des Datasets

Jean-Philippe Clément (Paris)  propose la mise en place d’un jeu de donnée des données: Dataset des datasets pour chaque portail ainsi que sa normalisation pour organiser la standardisation.

Un objectif fort en 2012 : une fiche de métadonnées commune pour chaque jeux de données ? Se fixer 3 jeux de données sur lesquels standardiser la sémantique ? Transports, services publics (ERP fichier des équipements, services de proximité), finances, adresses (compatible INSPIRE). Il propose de travailler sur DCAT cette année.

 

  • Observatoire de l’Open Data

Claire Gallon (libertic) propose un site commun de l’open data sur l’exemple de Proyecto Aporta en Espagne. Ce site met à disposition une veille, des supports pédagogiques et est un lieu de partage d’outils qui a vocation à faciliter la mutualisation et le développement des initiatives d’ouverture des administrations publiques. www.aporta.es

Suite à ces présentations de projets, des échanges ont eu lieu portant sur des suggestions de solutions communes :

– Créer une liste des moyens pédagogiques, techniques et normatifs d’un projet

– Créer une clause Open data type pour les marchés publics

– Lister le cadre légal et obligations CNIL

– Définir les avenants pour les clauses (méthode et périodes favorables, leviers)

– Développer l’interopérabilité et les notices de données

– Faciliter la sémantisation

– Harmonisation de l’accès aux données avec 5 couches : le modèle de développement ; le modèle de description des jeux de données ; sémantique ; contenant

– Harmoniser l’ouvertures sur les données les plus réutilisées pour soutenir le développement économique des structures réutilisatrices

 

Création de groupes de travail

La fin de journée s’est terminée par la création de différents groupes de travail pour approfondir les questionnements et développer des solutions mutualisables pour la suite.

 

  • Groupe Vulgarisation

Développement d’outils pédagogiques de démocratisation de l’open data (par cible, par thème)

  • Groupe Juridique

Créer un guide pour améliorer la compréhension du cadre légal, faciliter la modification des clauses et le choix des licences

  • Groupe Normalisation

Développer une normalisation sur des données clés et un jeu commun des datasets

  • Groupe Pérennité et Animation

Identifier les bonnes pratiques d’animation des démarches open data après l’ouverture

  • Groupe Indicateurs

Identifier des critères d’évaluation d’une démarche open data

  • Groupe Outils collaboratifs

Développement d’outils collaboratifs pour poursuivre les échanges en ligne : documents, mailinglist, etc.

 

Conclusion

Cette journée a été l’occasion de constater la volonté forte des administrations de mutualiser les pratiques, faciliter la réutilisation et soutenir le développement des services à travers des actions communes. Une nouvelle rencontre entre administrations ouvertes aura lieu sur l’année 2012 pour faire un point.

Read Full Post »

Le 9 décembre 2011, nous participions à une rencontre sur Bordeaux dans le cadre des conférences Metronum dédiées à l’open data. Celles-ci se sont prolongées d’un échange avec le public qui a vivement interpellé les collectivités sur le besoin d’harmonisation entre les différentes initiatives open data.

 

L’harmonisation des formats

Aujourd’hui de même jeux de données sont mis à disposition sous des formats différents selon les collectivités. Cette diversité représente un frein à la réutilisation et complexifie les démarches d’appropriation des données. Favoriser la mise à disposition sous des formats similaires contribuerait à faciliter le travail de réutilisation des données. Les collectivités ont donc tout intérêt à échanger et collaborer entre elles afin d’atteindre les objectifs attendus par toutes, notamment en terme de développement de services.

 

L’harmonisation des plateformes

Certaines collectivités développent la mutualisation de plateformes de données (CG33 avec l’Aquitaine, Nantes Métropole avec le CG44 qui ont repris la plateforme rennaise) mais il existe une diversité de plateformes technologiques.  Il existe également différentes formes d’urls pour les plateformes (opendata.ville ou data.ville, et autres) qui rendent peu accessibles les données disséminées sur le web. Mettre en place quelques standards permettrait de simplifier les accès.

 

Mutualisation de pratiques

Chaque administration consacre des heures quotidiennes à la veille sur la thématique open data, chacune reproduisant le même travail de manière isolée. De nombreuses pratiques pourraient être mutualisées, représentant un gain de temps et d’argent pour tous, tout en favorisant l’essor de l’open data en France.

 

Harmoniser sans pénaliser

Nous évoquons ici quelques exemple d’harmonisations possibles, cependant la standardisation représente dans certains cas un frein à l’innovation. Standardiser les formats signifie standardiser les formes de réutilisation possible. Standardiser les plateformes signifie standardiser les fonctionnalités tandis que de nouvelles apparaissent chaque semestre.

Au delà d’un objectif peu réalisable d’harmonisation globale, il nous semblait cependant intéressant de réunir pour la première fois les pilotes des différents projets open data afin qu’ils apprennent à se connaître, pour faciliter les mutualisations futures et évoquer ces problématiques.

 

1ere rencontre inter-administrations ouvertes

Nous avons donc profité de l’interpellation du public pour convier les collectivités et l’Etat à une première rencontre entre administrations ayant ouvert leurs données ou s’apprêtant à le faire. L’invitation a été chaleureusement reçue et cette rencontre d’une journée aura lieu le 1er février 2012 à Paris.

(MAJ: suite aux nombreuses sollicitations, nous précisons que cette première rencontre n’est pas ouverte au public, il s’agira d’un échange entre administrations ouvertes)

 

Objectif

Rencontre et échanges sur les différentes initiatives d’ouverture (ou en cours d’ouverture) de données publiques : envisager des mutualisations et harmonisation de certaines pratiques pour favoriser le développement de l’open data et de la réutilisation des données ouvertes en France.

Voici la liste des participants ayant confirmé leur présence:

Rennes Métropole, Paris, Nantes Métropole, Conseil Général de Saône et Loire, Conseil Général de Gironde, Conseil Général de Loire Atltantique, Brest Métropole, Grand Toulouse, Brocas, Conseil Général du Maine et Loire, La Rochelle, Ville de Montpellier, Région Aquitaine, Communauté Urbaine de Bordeaux, Conseil général du Loir et Cher, Région Paca, Longjumeau, Etalab

 

Appel à contributions

L’open data vous intéresse et vous avez des suggestions à émettre pour cette réunion: types de formats à privilégier, les données prioritaires à mutualiser, suggestion d’outils, procédures, autre… Des problématiques qui pourraient être solutionnées grâce à une action collective des administrations ?

Faites nous part de vos commentaires que nous transmettrons le 1er février !

Read Full Post »

Ce billet d’humeur est inspiré de l’article « Gobierno abierto y crisis economica » adapté au contexte français, avec l’aimable autorisation de son auteur Antoni Gutiérrez-Rubí.

 

Alors que la France vient de perdre son triple A, les conséquences possibles de cette annonce (durcissement des conditions d’emprunt, hausse des taux d’intérêt, restrictions budgétaires) imposent plus que jamais la nécessité d’adaptation du fonctionnement des services publics à une conjoncture de majoration des dépenses sociales et de diminution des recettes fiscales.

L’impact de la crise sur le déficit publique devrait placer au cœur de l’actualité le débat sur la complexité et l’inadaptation de notre système d’administration publique hérité du 19eme siècle dans un 21eme siècle toujours plus rapide et connecté.

 

Les administrations du 21e siècle subissent des pressions de plus en plus fortes pour faire plus avec moins de moyens. Le monde technologiquement sophistiqué d’aujourd’hui exige des administrations qu’elles le soient tout autant. Les citoyens et parties prenantes de plus en plus connectés demandent à leurs administrations de leur fournir des services plus rapides et plus efficaces. Or l’administration de demain ne peut pas produire les résultats attendus sans rompre avec l’ancien modèle bureaucratique. Ces anciens procédés limitent le champ d’action des administrations ainsi que la rapidité et l’exhaustivité de leurs interventions. Le modèle conventionnel des administrations travaillant en vase clos, dans un environnement où chacun gère ses propres connaissances et informations devient obsolète. Les hiérarchies et procédures traditionnelles au sein du secteur public se voient contraintes à évoluer.

Extrait de l’étude Deloitte : Provoquer ou subir le changement

 

Repenser le service public

La qualité de l’administration et du service public est jugée à travers la satisfaction des citoyens en matière de vie démocratique, et de services fournis. Or tout cela est aujourd’hui questionné.

Une étude récente du CEVIPOF relayée par Transparence Internationale France fait ressortir une défiance massive de 83% des français envers la politique, 69% estimant que les élus sont corrompus et 60% que le fonctionnement de la démocratie n’est pas satisfaisant.

Coté services, les citoyens plus connectés et souvent mieux équipés que l’administration, deviennent plus exigeants et ce décalage de pratique en ligne alimente les préjugés classiques sur l’administration considérée: lente, opaque, procédurale, complexe, ou encore inaccessible.

L’électrochoc politique et économique que pourrait représenter la perte du triple A français constitue aujourd’hui une opportunité pour la mise en œuvre d’un chantier de modernisation et adaptation des services publiques à la société numérique.

Investir les réseaux sociaux et multiplier les canaux d’information, participer aux discussions en ligne et prendre en compte les retours usagers, publier les données et rendre lisibles l’action publique, développer interaction et participation à travers des démarches innovantes, coproduire services et informations, etc.

Développer un service publique adapté aux outils et attentes du 21eme siècle implique de mener une réforme culturelle et organisationnelle majeure que d’autres pays entament déjà en développant des pratiques de « gouvernance ouverte » (open government) qui représentent une alternative à la tentation facile de suppression de certains services publics pour accompagner les coupes budgétaires.

 

Gouvernance ouverte: l’innovation ouverte appliquée aux administrations

L’innovation ouverte revient à développer des pratiques culturelles et organisationnelles basées sur l’ouverture, le partage et la coproduction. Inspirée de la philosophie du Web, son objectif est d’améliorer un service et de gagner en efficacité à moindre coût. Cette pratique appliquée aux administrations s’est notamment développée sous le terme Open Government que nous traduisons ici par « Gouvernance Ouverte ».

La stratégie de transition vers ce type d’administration se déroule en trois étapes :

  1. Transparence : ouverture des données publiques, lisibilité de l’action publique
  2. Participation : usage des outils en ligne et interaction avec les usagers
  3. Coproduction : développement de services innovants et collaboratifs

 

Antoni Gutiérrez-Rubí rappelle que ces étapes consistent notamment en l’application des points suivants:

  • Communication et coordination en ligne des administrations, dialogue et échanges sur les réseaux sociaux pour générer de l’interaction et une modernisation des pratiques
  • Développement de l’ouverture de données, de la coproduction et co-création avec les producteurs et usagers des services publics
  • Favoriser une culture de l’innovation au sein des administrations en favorisant les retours et l’expérience aussi bien des agents en interne que des citoyens pour mettre l’usager au cœur de l’organigramme

 

Les changements pour aller vers une véritable administration numérique ne sont pas que technologiques. Il s’agit de mettre en place une nouvelle culture de communication, un nouveau modèle organisationnel, le développement d’idées et de ressources et compétences internes/externes inexploitées car inexploitables dans un système actuel. Il ne s’agit pas d’une question technologique mais culturelle, sociale, relationnelle, qui impulse et stimule une culture de changement de conception, gestion et prestation des services publics.

 

Pour favoriser le développement de ce type de démarches, un groupement international, l’Open Government Partnership (OGP), a été créé en 2011 qui rallie une quarantaine de pays à travers le monde. A l’étranger, l’Espagne avance sur le sujet, l’Australie en a fait une politique numérique ambitieuse et détaillée baptisée Engage 2.0 et le gouvernement américain, précurseur en la matière en a fait un programme politique phare.

Des agences gouvernementales se développent pour organiser les feuilles de route, outiller les administrations, mutualiser les démarches et accompagner le changement.

La révolution est en cours.

 

Gouvernance ouverte et Open Data

Sans changement d’outil, de culture, de mode d’interaction, l’administration ne sera pas à même de gérer le développement de l’écosystème de réutilisateurs de données, de répondre à leurs attentes, de prendre en considération les retours, d’intégrer l’enrichissement des données en interne, de développer une culture de traitement de la donnée pour optimiser la gestion.

 

Beaucoup de défenseurs de l’open data se contentent aujourd’hui d’interpeller les administrations sur l’ouverture de leurs données, sans jamais évoquer les changements que devraient accompagner la mise à disposition. Or, à défaut de vision politique de modernisation des services publics et sans ces changements structurels, nous assisterons (si ce n’est déjà le cas) à une « ouverture a minima » (en terme de qualité et de données disponibles) qui questionne la pérennité des démarches open data en France.

 

Un exemple avec la ville de Rennes, pionnière en matière d’ouverture de données en France et qui semble peiner aujourd’hui à assurer la continuité de ses démarches. Après un cycle d’ouverture de données et animation à travers un concours, le site de données de la ville ne semble plus être alimenté depuis six mois.

Et de fait, si la publication de certains jeux de données et la gestion d’un appel à projets peuvent être gérés selon l’ancien modèle organisationnel, la continuité des démarches requière en revanche des changements structurels majeurs que ni les collectivités, ni l’Etat n’ont entrepris en France.

 

A l’étranger pourtant, l’ouverture de données est synonyme d’intégration d’une nouvelle culture administrative et de questionnement de la mission de service public. Rachel Sterne, responsable des développements numériques de la ville de New York, considère ainsi que le rôle de l’administration évolue de la position de « grand ordonnateur » à « grand facilitateur » de services et d’échanges, laissant place au dialogue et coproduction.

 

Les données font évoluer le gouvernement en le conduisant à répartir ses ressources de manière plus efficace, mais également en apportant une réalisation plus aboutie et une meilleure réponse en temps réel aux besoins des citoyens. Lors de sa présentation, elle a évoqué bien sûr de nombreuses initiatives portées par la ville, comme celle sur les horaires de bus de l’autorité métropolitaine du transport, qui a été développé localement en open source à très faible coût. Elle a évoqué également comment la ville, en interne, utilise l’analyse prédictive pour construire une application basée sur les violations au code de la construction et des données de logement pour mieux comprendre les risques potentiels d’incendies sur la ville. Pour Sterne, la présence de la ville sur plus de 200 plateformes sociales doit être vue comme un standard numérique, semblable à un standard téléphonique, via lequel les citoyens peuvent poser leurs questions et via lequel les fonctionnaires les dirigent vers les ressources appropriées.

Internet Actu : Open Data, New York comme plateforme

 

L’ouverture de données impose de reconsidérer le fonctionnement des services publics et leurs pratiques. Elle impose également de considérer la diffusion d’information telle une nouvelle mission de service public si l’on souhaite obtenir les résultats attendus, notamment en terme de développement économique. Il faudra industrialiser les processus et développer une infrastructure informationnelle avec la même rigueur que les infrastructures physiques. Il faudra également évoluer dans les pratiques et les outils or cela implique une vision politique actuellement inexistante.

 

Pour obtenir le potentiel attendu de l’open data, il y a donc urgence à développer une vision politique autour de cet outil et de la modernisation des services publics.

Cette transformation indispensable des administrations et dont l’open data est un levier, représente une opportunité sans précédent d’intégrer au calendrier des réformes, des réformes structurelles et technologiques de l’administration pour rationaliser les couts et offrir des services modernes et efficaces.

 

En France

De son côté, la France n’a pas souhaité rejoindrel’Open Government Partnership et si une politique d’ouverture de données est en place, il n’existe aucune vision politique numérique globale.

L’objet même de la mission en charge de l’open data au sein du gouvernement est révélateur des objectifs visés: « création d’un portail unique interministériel destiné à rassembler et à mettre à disposition librement les données ». Aucun élément intégré sur l’éventuelle modernisation des services publics,  menée par d’autres services sans cohérence dans les démarches. Le projet open data est simplement mené tel un projet de publication intensive de données, sans questionnement sur les changements de pratiques.

 

Du côté des politiques, le débat sur la gouvernance ouverte tenu lors du Personal Democracy Forum démontre que la gouvernance ouverte n’est pas encore un sujet maîtrisé.

On aurait pu croire que les contraintes budgétaires croissantes, associées aux prochaines élections présidentielles, allaient permettre de placer la gouvernance ouverte au cœur du débat politique.

Pourtant, si le PS et l’UMP proposent bien dans leurs programmes des actions en faveur de l’ouverture de données, première étape de la gouvernance ouverte, les deux partis se bornent à considérer l’open data tel un programme de publication intensive d’informations au lieu de profiter de cette opportunité pour présenter une réflexion et une vision de l’administration et de la société numérique.

 

Les deux programmes passent à la trappe les changements culturels et organisationnels qu’imposent pourtant leurs propositions sur l’ouverture de données et le développement de cette société numérique. De manière générale, les propositions politiques liées au numérique sont d’ailleurs peu ambitieuses en France alors que notre société se développe toujours plus vers les réseaux et qu’à l’étranger, des projets politiques nationaux, incluant les éléments sociaux et économiques, se développement autour de cet axe.

 

A défaut de vision politique, l’administration en est à l’étape de découverte de l’imprimerie et plutôt que d’envisager de grandes campagnes d’alphabétisation, d’accès à la culture, de développement de l’industrie du papier et autres projets économiques et sociaux… L’administration découvre l’imprimerie… et elle imprime.

 

Il y a donc urgence à développer une vision autour de la modernisation des services publics et les démarches entamées en matière d’ouverture de données publiques représentent un levier. Si la gouvernance ouverte ne résoudra pas tous les problèmes, elle reste cependant un élément parmi les solutions et devrait être proposée en tant que tel.

 

Read Full Post »

Extrait de Veille Open Data Octobre 2011

FRANCE

  • Etalab

Après plusieurs mois de travaux participatifs avec les acteurs de l’open data, Etalab sort sa licence nationale pour les données publiques.

Etalab continue par ailleurs les rencontres autour des données (dernier atelier sur le datajournalism) et a également ouvert son compte twitter.

  • Sénat

Pour la première fois, le Sénat a publié les résultats des élections sénatoriales ainsi que les listes de candidats en temps réel sur le site du Sénat. Parallèlement, Regardscitoyens lançait nossenateurs.fr pour observer l’activité parlementaire de ces derniers.

  • Primaires Socialistes

L’open data s’immisce en politique. Entre les deux tours, Arnaud Montebourg a adressé une lettre ouverte à François Hollande et Martine Aubry en leur demandant notamment de se positionner sur l’ouverture des données publiques.

  • Conseil National du Numérique

Le CNN a ouvert un groupe de travail Open Data et prévoit la publication d’un livre blanc sur le sujet pour début 2012.

  • Concours Google

Google, la Netscouade et Dataveyes lancent un concours d’applications web sur le thème de la campagne présidentielle de 2012. Vous pouvez y proposer une interface de visualisation de données.

  • Liste des bonnes pratiques Open Data

Temesis a finalisé sa liste de critères et fonctionnalités attendus pour la mise à disposition de données publiques.

  • Mouvements Citoyens

Des collectifs citoyens en faveur de l’ouverture de données se sont montés à Toulouse, Besançon et des activités également à Dijon, Tours et Lyon.

  • OSM

Bonne nouvelle pour l’écosystème Open Data avec l’officialisation et la création de l’association française Open Street Map.

  • Data Publica

Après le lancement de son Datastore, Data Publica explique ce que produisent les réutilisateurs des données publiques et comment ils ont eux-même hacké les données du Parti Socialiste.

  • Paris Design Lab

l’Atelier Français s’associe à Paris DesignLab (ENSCI) pour inaugurer un nouveau programme de recherche-action : ODDG (OpenData Design Group), sur l’apport du design au « chantier » social, politique, culturel et technique des données ouvertes.

  • Concours Checkmymap

Checkmymetro, le service qui avait connu des déboires avec la RATP notamment sur la question de la réutilisation de la carte de métro parisienne, a lancé un concours pour imaginer une nouvelle carte de métro, libre. Voir les propositions ici.

  • Toulouse

La Communauté Urbaine de Toulouse a lancé sa plateforme de données et affirmé son engagement dans le développement des logiciels libres. Le portail est accessible ici, il y a également une présentation du projet sous forme de mindmapping.

Sont concernées les données de la Communauté Urbaine du Grand Toulouse, ainsi que des communes de Toulouse et Balma. 31 jeux de données sont actuellement en ligne. Les communes de Blagnac et Colomiers devraient suivre respectivement au mois de novembre et de décembre.
La licence choisie est l’ODbL. Déjà un premier service proposé pour le recyclage.

  • La Rochelle

Nouvel entrant dans l’open data, La Rochelle ouvrira ses données courant 2012

  • Ile de France

La région Ile de France a voté l’ouverture des données publiques

  • Paris

Retour d’expérience de l’ouverture parisienne, les choix, les usages, les questionnements

  • Montpellier

La ville continue d’alimenter sa plateforme en données et publie de manière régulière (elle) une veille sur l’open data

  • Nantes

En attendant l’ouverture de la plateforme nantaise prévue pour le mois de novembre, les animations terrain se poursuivent avec l’organisation en octobre d’un barcamp datajournalism et la publication des différents projets réalisés à cette occasion. Un dossier avec les différents articles ici dont l’étude sur l’étalement urbain de l’agglomération et des retours d’expérience.

  • Conseil Général de Loire Atlantique

L’ouverture des données publiques du département de Loire Atlantique a été votée à l’unanimité.

Parmi les thématiques prioritaires pour l’ouverture :
• La mobilité : les infos bus Lila, les routes départementales, etc.
• L’environnement : les espaces naturels sensibles, les sentiers pédestres, etc
• Le territoire : les limites administratives, etc
• L’action sociale : les services sociaux, les statistiques, etc
• Les données financières : budget, subventions, etc

Une convention avec l’Ecole de Design de Nantes a été signée afin de valoriser les données. A partir de données livrées par le CG44, les élèves de l’Ecole se lanceront dans la création de représentations graphiques ou cartographiques. Le projet intitulé « Territoires connectés » aura pour vocation de stimuler la conception d’applications destinées à faciliter et à enrichir l’expérience du département et de son environnement par ses habitants.

  • Conseil Général de Saône et Loire

Suite au lancement de la plateforme du CG71, les inscriptions au concours d’applications sont ouvertes.

  • Région Nord pas de Calais

La région a ouvert ses données SIG sous licence OdbL. Malheureusement, il n’y aurait pas de projet d’ouverture de données transversales pour poursuivre cette démarche, la région devrait donc disparaître de la carte de France de l’Open Data V4 (parution fin novembre).

  • Midi-Pyrénées

En région Midi-Pyrénées, l’OTEN a pour projet de répertorier les données publiques des collectivités et d’y faciliter l’ouverture. Un projet FEDER de plusieurs années

  • CG33/ Aquitaine

Suite à la mise en ligne du portail datalocale.fr, les données concernant l’environnement, les transports et les services de proximité sont mises à disposition mais d’autres devraient suivre régulièrement. Les étapes passées et futur de leur projet Open Data.

  • Rennes

En continuité de son programme d’ouverture, Rennes développe le crowdsourcing. Le projet de Partages, Usages et Modélisations de la Donnée Publique consiste à construire collectivement avec les piétons et les cyclistes une carte des parcours dans la ville de Rennes. Les infrastructures (pistes cyclables, parcs vélo, largeurs des trottoirs,… etc.) sont connues, mais, qu’en est-il de l’usage ? Combien d’utilisateurs ? À quelles heures ? Quels parcours ? Réponse grâce aux contributions de volontaires-usagers équipés de dispositifs numériques (bracelets GPS, application mobile) pour collecter des données sur leurs parcours. L’objectif étant de connaître les habitudes et les itinéraires d’utilisateurs urbains de la marche et du vélo.

  • Pays Basques

Cycle de conférence open data aux Pays Basques

EUROPE

Le 22 septembre dernier, Neelie Kroes, vice présidente de la commission européenne en charge de l’économie numérique annonçait dans un discours le lancement de deux portails open data européens en 2012 et 2013. Le premier pour ses données propres, le second un portail paneuropéen de la donnée.

  • Open Governement Data Camp de Varsovie

Fin octobre, Varsovie accueillait une rencontre internationale de l’Open Data. L’occasion d’y croiser les acteurs européens, canadiens, australiens, kenyans, maltais… et de faire un état des lieux du mouvement d’ouverture des données publiques dans le monde. En résumé : de nombreux portails, un mouvement inexorable, maintenant pensons à défendre les fondamentaux des principes de l’ouverture, à harmoniser les démarches, les rendre interopérables et à élargir le cadre, notamment vers les données du secteur privé.

La liste de voeux d’OKFN pour 2012 est plus explicite : l’open data comme service de plateforme, interconnexion des plateformes, standardisation, ouverture des données des structures privées, libération de nos données personnelles détenues par les entreprises. A suivre…

  • Pays-Bas

Ouverture de la plateforme nationale sur data.overheid.nl avec un investissement de 4 millions d’euros pour mettre à jour les images satellites du pays et les rendre disponibles gratuitement. D’autres données actuellement facturées 50 000€ seront désormais gratuites. Un concours d’applications a été lancé.

  • Espagne

Ouverture du portail national de données.

Une loi établit enfin le droit d’accès à l’information en Espagne :  Le décret royal précise les conditions de publication et de diffusion des données publiques. Celle-ci seront mises à disposition du public via une licence ouverte et libre par défaut. Au cas où une donnée ne sera pas proposée avec cette licence, l’organisme du secteur public devra en justifier la raison.

Saragosse

Saragosse devient la 1ere ville espagnole à déclarer une gouvernance ouverte.

  • Portugal

Ouverture du portail national de données

  • Belgique

Lancement du portail national belge sous un équivalent CC-by mais la réutilisation n’est autorisée que pour usage personnel.

  • Italie

L’Italie s’ouvre. Le Ministère de l’Innovation et des services publics à lancé la plateforme dati.gov.it, ainsi que le concours Apps4Italy et un portail d’applications.

Au niveau local Emilia Romagna et la ville de Florence ont également ouvert leurs données.

Enel

Enel, (equivalent italien d’EDF) a ouvert ses données sous licence CC-by. Il s’agit de la première initiative open data d’une entreprise privée italienne.

  • Grèce

Suite à son engagement dans l’OGP (Open Government Partnership) la Grèce a ouvert un portail laboratoire d’innovation

Athènes

L’organisation des transports urbains de la ville a annoncé l’ouverture des données transports (routes, horaires…) sous licence CC-BY. Elles sont désormais disponibles sur geodata.gov.gr en format GTFS.

  • Norvège

Ouverture du portail national de données.

  • Suède

Un groupe de transporteurs, en partenariat avec le Ministère des Transports, a lancé http://www.trafiklab.se/ , un site internet qui propose des API pour les données transports en temps réel. Un hackathon est organisé autour de ces données.

Stockholm

La ville ouvre ses données : Page du projet open data de Stockholm

  • Estonie et Slovaquie

La Commission Européenne demande à l’Estonie et la Slovaquie de se mettre en conformité avec le droit européen sur l’accès aux informations publiques

En Slovaquie, l’ONG Transparency SK a lancé un site de transparence sur les dépenses publiques, Open Contracts.

  • Allemagne

Berlin est la première ville allemande à ouvrir ses données qui sont disponibles en Creative Commons BY à l’adresse daten.berlin.de. Déjà une application qualité de l’air développée avec ces données.

  • Suisse

Trois conseillers nationaux demandent des mesures concrètes pour l’ouverture des données publiques de la Confédération. Une motion et deux postulats ont été déposés.

MONDE

  • Lutte contre le Sida

Le Ministère des Affaires Étrangères des Pays-Bas a ouvert ses données sur la lutte contre le sida. Cette ouverture fait partie du projet International Aid Transparency Initiative, et a pour objectif d’améliorer l’efficacité de la distribution des aides en rendant lisible la répartition, les donneurs, les bénéficiaires et les pays concernés. Il est possible de télécharger sur la plateforme la liste des projets, les contributions de l’ONU ou Banque Mondiale, les données financières, etc.

  • Open Government Partnership

Le 20 septembre 2011, 8 pays fondateurs (Brésil, Indonésie, Mexique, Norvège, Philippines, Afrique du Sud, Royaume-Uni, Etats-Unis) ont lancé une déclaration de Gouvernance Ouverte et préparent leur plan d’action pour la mise en œuvre qui consiste à généraliser l’ouverture des données publiques, inciter à la participation citoyenne et développer la coproduction entre différentes parties-prenantes.

Une quarantaine de pays a soutenu cette initiative à laquelle la France ne participe pas.

Si le lancement de cette coalition apparaît pour certains comme la création d’un nouvel axe géopolitique (ouverts contre fermés) pour le 21eme siècle, Access Info Europe a alerté l’OGP sur le risque d’un effet d’annonce.

Les pays signataires ne sont pas tenus de respecter des conditions strictes (à commencer par voter une loi sur le droit d’accès à l’information pour les pays n’ayant pas ce type de réglementation). Ainsi le manque de contraintes pourrait inciter les pays à utiliser l’OGP comme caution de transparence sans mesures réelles.

  • EITI

Dans la foulée, les Etats-Unis rejoignent EITI qui propose un standard de publication de données pour les industries de l’extraction (mines, pétrole) afin de déclarer ce qu’elles paient aux gouvernements avec lesquels elles travaillent. De leurs côtés, les gouvernements s’engagent à déclarer ce qu’ils perçoivent de ces industries. L’objectif est de rendre lisibles et transparents les échanges financiers autour de ces industries.

  • Brésil

En attendant sa plateforme, le pays se dote d’un droit d’accès à l’information.

  • Mexique et Argentine

Ces pays vont ouvrir dans les semaines qui viennent des plateformes de gouvernance ouverte basées sur celle des pays basques espagnols.

  • Canada

Le Canada a présenté son plan d’ouverture en trois étapes : ouverture, accès, participation.

Montréal

Montréal a ouvert sa plateforme de données publiques http://donnees.ville.montreal.qc.ca/

Arrondissement Plateau Mont Royal

Sur son site Internet, l’arrondissement de Montréal, Plateau Mont Royal, propose aux citoyens de donner leur avis sur les priorités budgétaires au moyen d’une application qui permet de répartir les données financières réelles. Une fois le budget équilibré, il est possible de soumettre la proposition aux élus de l’arrondissement, qui s’engagent à étudier les propositions.

Burlington

Burlington commence à ouvrir ses données financières

  • Chine

En Chine aussi, l’open data avance. Certaines localités ouvrent leurs données budgétaires.

Hong Kong

Après le lancement de sa plateforme, Hong Kong anime désormais des rencontres et organise la réutilisation.

  • Etats-Unis

Philadelphie

OpenDataPhilly a lancé OpenDataRace. Il s’agit donc d’un concours d’ouverture de données basé notamment sur les attentes des ONG locales. Quelles sont les données attendues et pourtant inaccessibles ? Des prix à gagner et pour les lauréats OpenDataPhilly se charge de collecter et ouvrir les données demandées.

New York

Dans la continuité de son programme ambitieux d’ouverture, la ville passe sous Socrata et propose désormais des API.

Chicago

Remise des prix du concours d’applications de la ville, avec des applications transport, tourisme, sport.

  • Chili

Le Chili a son portail national de données publiques, avec une partie statistiques d’usage et téléchargements

  • Arabie Saoudite

Ouverture du portail de données.

  • Russie

Le portail des données budgétaires russes à été mis en ligne.

Moscou

La ville de Moscou envisage l’open data et a lancé une consultation publique sous forme de questionnaire : faut-il ouvrir les données ? Lesquelles ? Sous quelle licence ?

  • Corée du Sud

La Corée du Sud a ouvert sa plateforme de données.

ARTICLES

ETUDES

PROJETS

deplacement des trains en semi temps-réel, indique également les horaires

Ce jeu consiste à trouver et relever les variations lumineuses des étoiles. Les données collectées sont ensuite utilisées par un groupe de scientifiques. L’équipe a annoncé avoir trouvé deux possibles nouvelles planètes grâce au jeu vidéo

initiative d’ouverture des données transports

Outils d’aide à la décision pour faciliter le développement des petites entreprises en effectuant des comparatifs de marché, positionnement, localisation de la clientèle, mélange données publiques et privées

Application pour le métro de New York, elle permet notamment d’identifier le wagon dans lequel se positionner pour être au plus près de la sortie vers une correspondance

Espace d’échange d’outils et idées pour transformer les données autour du SIDA en information utile

Solution logicielle dédiée aux problématiques des producteurs et gestionnaires de données d’intérêt public

Projet sémantique du CNRS

Liste de services et applications innovantes

Plateforme de concours d applications dédiés à un événement

Total des retards cumulés par les trains en France, basé sur les données publiées par la SNCF

Prédictions des retards d’avion basées sur l’historique des lignes

Service finlandais : où vivre selon son budget ?

Carte des accidents routiers

Les outils pour réutiliser des données

Comparaison des services médicaux et tarifs dans la ville de Chicago

Projet d’ouverture des données personnelles possédées par les entreprises privées distribution…

AGENDA

VIDEOS


Read Full Post »

 

Le Conseil Général de Saône et Loire s’apprête à ouvrir son portail de données publiques.

Nous avions assisté mardi à une présentation rassemblant journalistes, quelques acteurs de l’open data, l’équipe du CG71 et Arnaud Montebourg en qualité de Président du Conseil Général de Saône et Loire afin de découvrir leur démarche.

En voici un résumé et quelques réflexions autour de ce projet qui pourrait bien changer l’approche de l’ouverture des données publiques en France, malgré les limites identifiées.

 

 

Préambule

Arnaud Montebourg a d’abord expliqué sa position sur l’open data, avec une maîtrise du sujet rarement observée chez un élu. Le discours politique était notamment axé sur l’idée de transparence, de lutte contre la corruption et de démocratie participative.

Si la population est mal informée, les dirigeants ne sont plus des chefs mais des maîtres.

Il est revenu sur le contexte du CG Saône et Loire et de son état de quasi faillite à son arrivée au Conseil Général. Au vu de cette expérience, il lui paraissait fondamental d’ouvrir les données publiques pour rendre compte des actions engagées, profiter des retours pour mieux gérer l’argent public et contribuer à rendre le service public plus efficace et transparent. Dans une tirade sur l’attente croissante en matière de transparence, Arnaud Montebourg a lancé :

Il y a eu la révolution arabe grace à wikileaks, il y aura la 6e république grâce à l’open data

Le volet développement économique a également été mis en avant avec l’idée d’impulser l’innovation et une nouvelle ère numérique au sein du service public. Le volet innovation est ainsi largement présent avec l’ouverture de données touristiques, une partie archives et patrimoine artistique, les données sur la mobilité et le transport, l’environnement, gestion des déchets, bio-diversité, eau, agriculture, sports, routes, etc.

 

La démarche

Le 30 septembre 2011, l’ensemble des données publiques détenues par le Conseil Général de Saône- et-Loire sera accessible à tous sur le site Internet www.opendata71.fr.

Après Paris et le CG33, le CG71 sera donc le 3eme département à ouvrir ses données. Cependant, la volonté politique associée à cette ouverture lui confère une envergure bien supérieure à toutes les démarches précédentes, et voici pourquoi.

Extrait du dossier de presse téléchargeable ici

En France, l’agglomération de Rennes a lancé en 2010 le premier entrepôt de données publiques géolocalisées. Elle a été rejointe par Paris et d’autres agglomérations françaises (Montpellier, Nantes (sic)) ainsi que par l’État français avec le projet ETALAB. Ces expériences restent aujourd’hui assez «timides » aussi bien en termes de volume que de types de données.

La réponse du CG71 ? Une ouverture massive de données ! Y compris sur des thématiques jusque-là soigneusement évitées par leurs prédécesseurs.

 

Une ouverture totale

Le CG71 a décidé de publier toutes les données publiables dans le cadre de la loi, dont :

  • Les finances publiques avec arriéré de 10 ans
  • Les prestataires sur les marchés publics
  • La liste d’attribution des subventions
  • Les dépenses de l’administration
  • Les dettes et créances

Le CG71 est prêt à rendre compte de chacune de ses actions et dépenses. L’ambition est clairement affichée : lancer un mouvement de transparence sur la gestion publique en France. Une volonté politique inédite en la matière et qui devrait créer un précédant. Désormais si les autres collectivités ne sont pas transparentes sur ces sujets, à commencer par celles engagées dans l’open data, les citoyens seront en mesure de demander des comptes à leurs élus: pourquoi les citoyens de Saône et Loire ont accès aux comptes publiques et pas nous ?

A ce jour, seule la ville de Rennes a publié son budget en format ouvert. Et encore a-t-il fallu attendre un an d’open data pour voir apparaître ce fichier, alors que les données budgétaires sont déjà toutes largement diffusées en ligne sous format PDF. Cette volonté de simplification d’accès et de transparence est une validation (ou un blocage) purement politique. Or si les élus semblent prêts à développer le volet innovation de l’open data en mettant à disposition les horaires de bus ou les cartographies, le volet démocratique de l’open data n’avait jusque là jamais été développé en France. Les applications oui, le nez des citoyens dans la gestion des comptes… non.

Etant nous même partisans d’une vision globale de l’ouverture des données, avec ses volets innovation, démocratie et modernisation des services publics, cette ouverture est particulièrement enthousiasmante car elle élargit le cadre de l’open data jusque là bien trop restrictif.

Dommage cependant que malgré cette détermination politique le reste de la démarche du CG71 ne se prolonge pas dans les règles de l’art.

 

Fiche technique de la plateforme

  • Le service: Azure (Microsoft)
  • Le prestataire : Cap’tain Dash
  • Le budget sur le projet : 60 000€
  • Les formats : XLS, PDF, ZIP, XML, HTML, SQL, DBF, SHP, SHX, etc
  • La licence : APIE V2

 

XLS? PDF? ZIP ? Des formats à étouffer un aficionado open data

Pour rappel, une démarche open data n’est pas une simple démarche de publication de données en ligne. Si tel était le cas, la carte de France de l’open data serait remplacée par une carte de France. Mais une démarche open data suit des principes et affiche notamment des standards ouverts. Si les fichiers .xls sont utilisés pour faciliter l’usage, c’est en complément de formats non-propriétaires afin de respecter les principes du mouvement mondial dans lequel on s’inscrit.

Bruno Walther de Cap’tain Dash, prestataire de la plateforme, a expliqué durant la présentation que dans la classification de Berners Lee de une à cinq étoiles « les données libérées par le CG71 relèvent toutes du cinq étoiles ». En réalité, pour atteindre ne serait-ce que la troisième étoile il faut déjà publier sous des formats non-propriétaires.

 

Licence APIE V2 ? Un revival ?

Paris, Nantes, le CG33, l’Aquitaine, le Nord Pas de Calais et Toulouse ont opté pour l’ODbL qui semblait plus appropriée en attendant, pour certains, qu’Etalab définisse une licence qui pourrait devenir standard. Le CG71 a indiqué avoir choisi cette licence car c’était « une licence d’état rassurante » mais rien n’empêche une évolution.

 

Azure de Microsoft ?

Le CG71 est (a priori?) le premier acteur français à passer ses données publiques dans les nuages et à utiliser ce service Microsoft. Si la démarche du Cloud a été hautement impulsée aux Etats-Unis notamment pour des questions d’économies, des réflexions sont en cours sur le sujet en France. L’Etat souhaite en effet créer une entreprise Cloud entièrement française pour éviter que les données locales, celles des administrations publiques et des champions industriels français, soient hébergées par des sociétés étrangères. Tout un écosystème d’innovation et de services étant sensé se développer à terme autour de la réutilisation de ces données, quid de leur sécurité dans les nuages? Quid de l’écosystème des structures françaises si ces services devaient être défaillants demain ?

Peut-être un premier débat à porter par le comité éthique du CG71 ? (voir descriptif ci-bas)

Ces choix techniques semblent refléter un manque d’acculturation du CG71 au mouvement open data. Ce qui s’explique sans doute par un impératif (tenu) d’ouverture en temps record. Mais l’équipe a ainsi été absente des rencontres autour de cette thématique tandis que les collectivités impliquées privilégient la collaboration et les échanges, cela aurait pu leur permettre d’éviter quelques écueils. D’autant plus dommage que leur service en ligne semble très attractif.

 

Fonctionnalités

Pour en revenir à la plateforme, qui est assez impressionnante en terme de fonctionnalités et qui vaut le détour, vous y trouverez deux entrées pour accéder aux données selon le statut ou besoin : citoyen ou professionnel.

L’accès « citoyen » permet de visualiser l’ensemble des catégories de données disponibles sous forme de carte ou de graphique (courbe, diagramme). Il suffit de cliquer sur la catégorie de données qui vous intéresse et de la déposer sur l’icône correspondant au graphique désiré. Il est possible d’ affiner la recherche ou d’effectuer des comparaisons par date, par lieu, ou par sous-rubrique.

L’accès « professionnel » : permet aux développeurs d’accéder aux fichiers sources et de les télécharger. Il accueille également la documentation nécessaire à l’utilisation des API du CG71 et la plateforme est bien fournie en la matière.

On y trouvera donc dès demain toutes les données du CG71 et voici une démo de l’outil.

 

 

On a demandé

 

– Avec une ouverture massive de données, ne risque t on pas de constater un essoufflement anticipé de l’intérêt autour de ce projet d’ouverture ? On constate souvent à l’étranger une ouverture progressive et par thématique pour laisser le temps aux communautés d’assimiler les données.

Pierre-Paul Penillard, chef de projet Open Data du CG71 a indiqué qu’il y aurait un concours d’applications associé au projet pour développer des services. Le lancement du concours puis l’alimentation de la plateforme avec les données d’organismes extérieurs auront pour objectif d’assurer la pérennité de la dynamique.

Le concours d’applications doté de 20 000€ sera lancé le 1er Octobre (clôture vers février) pour soutenir le développement de services web, téléphone mobile et autres.

 

– Le CG Saône et Loire envisage-t-il la mise en place de systèmes et outils relevant de la gouvernance ouverte ?

Arnaud Montebourg a indiqué qu’il ne connaissait pas ce terme mais que la démarche qui suivra sera sans doute en lien avec les outils de démocratie participative déjà développés dans le cadre du programme Syrius du CG71.

Il nous a semblé surprenant, au vu de la maîtrise apparente du sujet par Arnaud Montebourg, qu’il ignore le cadre d’origine des premières démarches nationales d’ouverture de données publiques, d’autant que le volet « modernisation des services publics » est bien indiqué dans la présentation du CG71. Cependant il s’agit bien là d’une spécificité française: la dissociation de l’open data de son cadre global de développement (adapter le service public aux attentes et outils du 21eme siècle) amputé notamment des notions d’innovation ouverte, de gouvernance et du passage de l’administration au web 2.0, sans lesquels un projet d’ouverture de données publiques semble pourtant difficilement réalisable et pérenne.

 

– Y a t’il des différences entre les programmes d’ouverture de la part d’élus de droite et de gauche ?

Réponse d’Arnaud Montebourg :

Déjà, des ouvertures de données publiques à droite, il n’y en a pas tant que ça ! Ensuite il ne faut pas avoir une vision manichéenne de la politique.

Le seul parti pris politique a donc été la décision d’ouverture, « sacrément couillue » en l’occurrence mais on s’attendait en effet à une vision politique plus tranchée autour de l’Open Data. Si les objectifs sont clairement énoncés: Transparence, Innovation, Mise en ligne des services publics, les collectivités auraient tort de considérer que ces bénéfices arrivent par la simple mise en ligne d’une plateforme et la publication de données. Il s’agit également de reconsidérer le fonctionnement de l’administration, son organisation, ses outils, de la rendre plus ouverte, plus réactive, plus participative. Or cela s’organise et il y a une réelle reflexion politique à développer derrière certains enjeux associés à l’ouverture dont un échantillon :

Quel nouveau modèle pour l’administration du 21eme siècle ? Utilise-t-on l’open data pour désengager le service public dans l’offre de services ou pour renforcer sa légitimité ? Où place-t-on le curseur entre ce qui doit rester public et ce qui peut être privatisé ? Le modèle d’ouverture anglo-saxon doit-il être traduit tel quel en français ?

Sur ces sujets, aucun élu français ne s’est encore positionné.

 

Ce qu’on aime de l’ open data version CG71


L’approche citoyenne :

Avec un outil innovant, le Département de Saône- et-Loire est la seule collectivité territoriale à permettre au citoyens de manipuler des données numériques complexes, sans aucune connaissance informatique, avec le souci de garantir la compréhension de ses politiques publiques grâce à des outils intégrés de visualisation.

 

La création d’un comité d’éthique :

Il a une fonction d’accompagnement à l’ouverture et émet un avis et/ou une recommandation sur la nature des fichiers publics et s’assure de leur protection. Il est constitué de cinq membres dont un journaliste, un représentant d’association de consommateur, de l’INSEE, une magistrate et un professeur de philosophie qui peuvent être saisis par la population.

 

La volonté politique :

Atout indispensable d’un programme d’ouverture ambitieux. Pour le coup toutes les données seront disponibles dès l’ouverture (selon l’annonce) et le CG71 est dans l’attente d’échanges avec la population sur ce sujet. Arnaud Montebourg contribue à remonter le débat au niveau politique.

Le programme PS devra évidemment être amendé par le candidat mais si j’étais candidat, je pense que l’open data devrait être une obligation.

 

Les applications déjà créées :

Visualisation des subventions départementales : visualiser toutes les subventions versées par le Conseil général, par type de budget, par thème et par commune pour chaque année depuis 2004.

Arrêts des bus scolaires : trouver le point d’arrêts des bus scolaires les plus proches, leur localisation exacte ainsi que leur photo, en sélectionnant une commune.

 

Ce que l’on regrette

L’approche technique qui sort du cadre des fondements même de l’open data

 

Note:

Cet article se base sur la présentation et démo du CG71. Nous n’avons pas pu tester la plateforme ni constater la réalité de la publication effective des données annoncées qui devraient être directement en ligne.

 

Le portail www.opendata71.fr sera lancé le 30 septembre à Mâcon en présence d’Arnaud Montebourg et Gilles Babinet, président du Conseil National du Numérique (CNN) et co-fondateur de Cap’tain Dash.

 

Explications de la démarche par Pierre Martinerie, Vice-président du Conseil général chargé du développement durable, de la démocratie participative et du projet stratégique pour la Saône-et-Loire

 

Read Full Post »

Alberto Abella, de Rooter Analysis, vient de publier une étude sur l’Open Data intitulée : Réutilisation de l’information publique et privée en Espagne, une opportunité pour les entreprises et l’emploi.

L’étude est composée de plusieurs chapitres: Les opportunités de l’Open Data, Définition et Contexte, Open Data et Open Government, Chaîne de valeur de l’Open Data , Cadre international et national (Espagne), Approche légale et technique, Analyse SWOT… Au delà de ces fondamentaux qui se basent sur des textes et études qui ont déjà été relayés sur ce blog, ce travail est l’occasion de revenir sur l’état des lieux de l’Open Data en Espagne.

 

Etat des lieux

 

Selon l’étude Mepsir (2006) la réutilisation des données publiques en Espagne représenterait un marché d’environ 2 milliards d’euros et supposerait l’emploi de 45 000 personnes sur ce secteur dans les dix prochaines années. Si l’Espagne ne possède pas encore de droit d’accès à l’information (la rédaction d’une loi est atuellement en cours), l’absence de cadre juridique n’a pas empêché les initiatives locales d’ouverture de données publiques de se développer sous l’impulsion de nombreux acteurs engagés : associations, entreprises, collectivités… et le pays compte aujourd’hui une quinzaine de plate-formes de données.

Parmi celles-ci, les projets de la Catalogne (twitter: @gencat), Barcelone, les Pays Basques avec les projets Irekia et Openideak, et la Navarre avec Gobierno Navarro (@GuzmanGarmendia).

Une plate-forme nationale, www.datos.gob.es , devrait également voir le jour en fin d’année.

 

 

Quelques acteurs du développement de l’Open Data en Espagne

 

Access info Europe : le droit d’accès à l’information

Access Info Europe est une ONG qui travaille à la promotion et protection du droit d’accès à l’information en Europe. Dans ce but, elle a développé différents projets liés à la transparence et suit de près le travail d’élaboration de loi sur le droit d’accès à l’information en Espagne. L’ONG étudie également la relation entre le mouvement Open Data et les pratiques de droits d’accès à l’information.

 

Pro bono publico : les concours d’applications

Pro Bono Publico est une association qui œuvre en faveur de l’ouverture des données publiques et l’usage des nouvelles technologies pour développer la transparence.

L’association a développé et animé les premiers concours d’applications en Espagne (Abre datos). Le premier a permis le développement de 38 applications basées sur les données publiques (voir quelques exemples d’applications ci-bas)

 

Proyecto Aporta: la dynamique ministérielle

Proyecto Aporta est une initiative du Ministère de l’Industrie, du Tourisme et du Commerce qui fait la promotion de la réutilisation des informations publiques.

Actuellement, ils maintiennent un catalogue officiel des sources de données publiques et organisent des rencontres sur la thématique de l’Open Data. Leur site est une source d’informations de qualité sur le sujet en Espagne.

 

Fondation CTIC: l’orientation sémantique

La fondation qui a pour objectif « l’amélioration de la compétitivité managériale à travers la recherche et l’innovation technologique » accompagne les entités privées et publiques dans l’usage des standards et technologies du Web ».

CTIC, en tant que siège du W3C en Espagne a développé l’initiative mondiale du W3C sur le e-gouvernement et participe activement à la normalisation des standards du Web notamment sur les aspects web sémantique où elle a développé une réelle expertise. Elle a ainsi accompagné les Asturies, les Pays Basques et la Catalogne dans l’ouverture de leurs données, avec cette même orientation sémantique.

 

Qualité des initiatives Open Data

 

Au vu de cette dynamique, Alberto Abella indique dans son étude que l’Espagne se situe en seconde position dans les initiatives européennes Open Data, juste après le Royaume-Uni. Cette seconde position espagnole en matière d’Open Data n’est pas seulement attribuable au nombre de plate-formes existantes mais également à la qualité des programmes d’ouverture.

Pour rappel, Tim Berners Lee avait proposé une méthodologie pour leur évaluation, basée sur 5 étoiles:

 

Données accessibles sur le web (sans conditions de formats)

★★ Données accessibles structurées (exemple: Excel au lieu de l’image d’un tableau)

★★★ Formats non-propriétaires (exemple: csv au lieu d’Excel)

★★★★ Usage d’URL pour identifier les données

★★★★★Données liées sémantiquement

 

Une ouverture de qualité maximale doit donc suivre les principes du web sémantique, et plusieurs plate-formes espagnoles correspondent bien à ces normes (aucune en France).

 

 

Un exemple avec le travail de CTIC auprès de Zaragoza:

 

« A travers la création d’une ontologie, ils ont défini un modèle de données qui permettait d’intégrer de façon cohérente l’information disponible dans différentes bases et services web de l’infrastructure existante de la mairie IDEZar.

Grâce à une série d’adaptateurs, les données (sous licence ColorIURIS) se transforment en format RDF et se combinent sur un modèle sémantique. Aussi, la mairie de Zaragoza a mis à disposition un SPARQL endpoint qui permet l’utilisation des données sous langage SPARQL (standard du W3C).

Cette approche sémantique contribue à l’initiative du W3C pour déployer le Web des données et favorise le développement de nouveaux services.

 

Planifica tu Visita: Un Visitante, una Ruta  est un service de la ville rendu possible grâce au Web Semantique. Le service utilise des algorithmes de combinaison sémantique pour sélectionner les points d’intérêts pertinents à chaque profil de touristes et propose un calcul d’itinéraire prenant en compte notamment les lieux, arrêts de bus, et horaires d’ouverture des musées.

Au delà de cette approche technique, la ville a également développé une réelle politique d’ouverture et de présence en ligne avec les comptes Twitter de Zaragoza, Facebook Zaragoza, Youtube Zaragoza, Flickr Zaragoza. »

 

Philosophie « Open »

 

Un chapitre de l’étude d’Alberto Abella est d’ailleurs consacré à la philosophie « Open » de l’Open Data. L’auteur rappelle ainsi que l’Open Data est l’une des facettes des écosystèmes « Open » qui incluent l’open source (partage des codes et travail collaboratif), l’open innovation (mécanisme de collaboration participative), l’open government (gouvernance ouverte axée sur la transparence, participation et collaboration).

 

 

Pour rappel, mettre des données à disposition sous le bon format (volet technique) et sous la bonne licence (volet juridique), ne suffit pas à générer tous les bénéfices attendus de l’Open Data. La démarche doit également s’accompagner d’un volet organisationnel : la mise en place de nouveaux modes de gestion de projets pour les collectivités, de canaux de diffusion en ligne et de participation afin de faciliter les échanges, prendre en compte les retours et coproduire avec les acteurs du territoire. Cette approche est difficilement applicable dans une organisation conventionnelle et requière donc une modernisation des méthodes de travail basées sous la philosophie de l’Open Governement ou Gouvernance Ouverte.

 

Or là aussi, l’Espagne se démarque. Les initiatives de gouvernance ouverte se multiplient, la région de Castille et Leon a notamment publié un guide de gouvernance ouverte, et les partis politiques avaient d’ailleurs largement repris le terme aux dernières élections où plusieurs candidats, de droite et de gauche, mentionnaient des actions en faveur de son développement.

 

Arriba Espana

 

De multiples initiatives espagnoles d’ouverture de données, des acteurs dynamiques, une qualité d’ouverture misant notamment sur le sémantique, des politiques investis dans la gouvernance ouverte… L’Espagne semble en effet bien placée dans le classement européen de l’Open Data.

En France, si le mouvement s’accélère et que les initiatives se multiplient, la qualité et quantité des données disponibles n’est pas encore au rendez-vous, l’axe de la gouvernance ouverte n’apparaît dans aucune déclaration d’intention et nos plate-formes n’atteignent pas les 5 étoiles. Le verre à moitié plein: notre potentiel d’amélioration est très élevé !

 

– – – – – –

Liste de quelques applications espagnoles:


Aqui os quedais: service d’aide à la décision pour choisir son lieu d’habitation selon des critères personnalisés

Euroalert: Service d’alertes et informations sur les annonces publiques

Contaminame: Visualisation de la qualité de l’air aux Canaries

Abre Libros: Service qui permet d’alerter de la disponibilité d’un livre dans les bibliothèques publiques de Madrid

Cadena Alimentaria: Représentation visuelle de l’évolution des prix de l’alimentation

El Disparate: Site de transparence sur les achats et ventes d’armes par région

Infocarretera: Situation du trafic en temps réel

Desenchufatucasa: Recherche d’électrodomestique et véhicules qui permet à l’utilisateur de comparer les prix et la consommation énergétique

Dondevan mis impuestos: Version espagnole de « Wheredoesmymoneygo », visualisation des dépenses de l’administration

Autobuses de Gijon: Application qui permet de connaître en temps réel la position des autobus et arrêts dans la ville de Gijon

El precio de la gasolina: Service qui permet de connaître le prix de l’essence aux stations services

Cómo está el panorama: Visualisation des chiffres sur l’emploi et le chômage en Espagne

Populo: Plateforme de participation et commentaires citoyens sur les textes legislatifs en cours d’élaboration

Abretedatos: Liste et vote sur les applications internationales qui utilisent les données publiques

 

 

 

 

Read Full Post »

Older Posts »